La chirurgie endoscopique des sinus

Les Sinus, qu'est ce c'est ?

Les sinus de la face sont des cavités aériennes, tapissées d'une muqueuse respiratoire, communiquant avec les fosses nasales par l'intermédiaire d'un orifice appelé ostium ou méat qui assure l'aération des sinus, l'équilibrage des pressions avec l'extérieur et l’évacuation des sécrétions sinusiennes (mucus) dont le drainage s’effectue au moyen de cils microscopiques.

 

Pourquoi pratique-t-on ces interventions ?

Le but est de désobstruer les fosses nasales et d’aérer les sinus en intervenant sur les lésions infectieuses ou tumorales du nez et des sinus. Ce type d’intervention s’adresse aux patients présentant des symptômes de sinusite chronique après échec des traitements médicaux: obstruction nasale, perte d’odorat, mouchage antérieur (rhinorrhée) ou écoulement au fond de la gorge (jetage postérieur), maux de tête ou douleurs faciales.


Les pathologies les plus fréquemment à l’origine de ces symptômes sont dûes à un dysfonctionnement de l’ostium avec confinement du sinus: polypose nasale, infections sinusiennes, aspergillose (mycose souvent dûe à un corps étranger d’origine dentaire dans le sinus) ce qui sera confirmé par un bilan radiologique, en règle un scanner.

 

Quelles sont les interventions les plus fréquentes ?

  1. La méatotomie permet d’élargir l’orifice de drainage naturel et de retirer un polype ou un corps étranger du sinus maxillaire.
  2. L’ethmoïdectomie qui permet d’aérer les cellules ethmoïdales est surtout pratiquée dans la polypose naso-sinusienne.
  3. La sphénoïdotomie permet l’ouverture du sinus sphénoïdal dans le fond des fosses nasales dans le cas d’une sinusite bloquée.

Ces interventions peuvent se combiner entre elles.


Comment se déroute la chirurgie endonasale ?

L’intervention s’effectue sous anesthésie générale, en passant les instruments par les voies naturelles. Il n’y a donc pas de cicatrice visible. Le chirurgien contrôle son geste grâce à un endoscope, éventuellement relié à une caméra vidéo. L’intervention dure en moyenne 1h à 1h30 et se termine par la mise en place d’un pansement (mèche) qui sera retiré quelques jours après. Le séjour se fait en ambulatoire pour les interventions les plus simples, ou sur 2 jours d’hospitalisation.

 

Quelles sont les suites opératoires ?

Un traitement antibiotique post-opératoire est souvent prescrit pendant quelques jours. Dès la sortie de la clinique et pendant une durée d’un à trois mois, des lavages de nez à grand volume d’eau salée (douche nasale) seront pratiquées par le patient afin d’éliminer le sang coagulé et les croûtes qui se formeront.


Un suivi régulier par le chirurgien est nécessaire pour contrôler le résultat: déméchage à la clinique dans les jours qui suivent l’opération, puis visite de contrôle à 1 mois. La phase post-opératoire de cicatrisation a une durée d’environ 2 à 3 mois.

 

Quelles peuvent être les complications ?

En post-opératoire immédiat, un saignement peut se produire, qui cède, en règle, rapidement à la compression. Une infection post-opératoire est possible.
Secondairement, la pathologie sinusienne peut récidiver. Une obstruction nasale peut être observée, liée à des adhérences des muqueuses.


Les complications graves sont très exceptionnelles: des troubles de la vue par atteinte des muscles de l'oeil, des voies lacrymales ou du nerf optique, ou par un hématome intra-orbitaire compressif sont liés en règle à des difficultés chirurgicales peropératoires.


Ils surviennent précocement après l'intervention et doivent être signalés immédiatement à votre chirurgien. Un écoulement nasal de liquide céphalo-rachidien avec risque de méningite est une complication exceptionnelle due, le plus souvent, à une disposition anatomique particulière de la partie haute de vos cavités sinusiennes.


L'hémorragie massive, avec risque vital, est elle aussi exceptionnelle. Elle survient en règle pendant l'intervention ou au décours immédiat. Votre chirurgien connaît bien ces risques et prendra toutes les dispositions nécessaires.