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Mission humanitaire au Bangladesh : une équipe de l’hôpital privé Saint-Martin raconte

le 04/06/2018

Les Drs Julien Leporrier et Hicham Hmain n’étaient jamais partis en mission humanitaire. Mais quand Mélanie Gosset-Diarra, une infirmière avec qui ils travaillent à l’hôpital privé Saint-Martin et qui est déjà allée en mission au Mali, leur propose de tenter l’aventure avec elle, les deux médecins n’hésitent pas une seconde. « J’avais besoin de me recentrer sur mon cœur de métier, le soin », explique le Dr Leporrier. Le Dr Hmain évoque celui d’offrir un service médical aux gens qui en ont besoin, quels qu’ils soient, « et me rappeler l’aspect universel de notre métier ».

Pour une première expérience, l’équipe choisit une mission courte et peu risquée. Dix jours, dont huit sur place, dans le Nord du Bangladesh, sur les berges du fleuve Brahmapoutre, à 3 heures de la plus grande ville alentour et à 1/4h de pirogue du premier village. C’est l’ONG marseillaise HumaniTerra, spécialiste de la chirurgie humanitaire, qui organise la mission en partenariat avec l’organisation locale Friendship. « Le but de cette mission était d’offrir un accès aux soins de première nécessité à la population locale, qui habite loin des villes », indique le Dr Leporrier. Pour l’équipe caennaise, ce sera de la chirurgie viscérale sur des adultes. « Il s’agissait de chirurgie programmée, précise le Dr Hmain. Nous devions opérer des patients, essentiellement des hommes, souffrant de hernie inguinale. Il ne s’agit pas d’une urgence vitale, mais lorsque cette pathologie très handicapante affecte une population qui vit essentiellement du travail de la terre, elle peut finalement le devenir ».

Près de 100 kg de matériel médical !

Ensemble, le trio débarque en hydravion avec trois valises remplies chacune de 30 kg de matériel médical et chirurgical, fourni gracieusement par l’hôpital privé Saint-Martin. Un geste généreux, très apprécié de l’équipe. « L’hôpital nous a demandé d’établir la liste du matériel dont on aurait besoin et qui manquait sur place, et a répondu à l’ensemble de nos demandes », précise Hicham Hmain, saluant la générosité de la direction. Sur place, les deux médecins et l’infirmière croisent la mission précédente qui leur fait un débrief rapide mais rassurant. Leur mission a lieu à bord d’un bateau hôpital, qui dispose d’une salle d’opération et d’un bureau de consultation pour le médecin local. « Sur le quai, 200 à 300 Bangladais nous attendaient ! ».

Pour leur première journée, ils en auront vu une quarantaine, présélectionnés par l’équipe médicale locale (infirmières, aides opératoires...). Le travail avec cette dernière se passe très bien, grâce à l’entente parfaite qui règne entre les trois membres de la mission, habitués à travailler ensemble à la clinique Saint-Martin. Une situation relativement inédite, souligne le Dr Hmain, les missions humanitaires relevant généralement de démarches individuelles. Au total, l’équipe de l’hôpital privé de Saint-Martin a opéré 35 personnes sur la cinquantaine de patients présentés par l’équipe locale. Toutes les interventions se sont bien déroulées, assure le Dr Leporrier. Seul bémol : la barrière de la langue, qui limite les échanges avec la population. « Dans ce cas, on communique par le regard ».

Fort de cette expérience très enrichissante, tant sur le plan personnel que professionnel, le trio aimerait repartir en mission l’an prochain. S’ils ne sont pas prêts à partir dans des zones de conflits, ils n’excluent pas d’expérimenter d’autres conditions que celles vécues sur cette mission au Bangladesh. Seule condition : travailler à nouveau ensemble.

 

Amélie Pelletier