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L’œil : une merveille à surveiller de près

le 23/10/2017

Le service Ophtalmologie dispose de deux salles pour les injections intravitréennes, ainsi que d’une salle de chirurgie réfractive et deux salles au bloc opératoire

 

De la myopie du jeune enfant en passant par le glaucome du jeune adulte et jusqu’aux pathologies de la rétine chez le sujet âgé, l’équipe pluridisciplinaire de Saint-Martin assure un suivi ophtalmologique au long cours. « Compte tenu du caractère sournois de certaines pathologies ophtalmiques, la nécessité d’un dépistage systématique subsiste, de la petite enfance jusqu’au grand âge. La vigilance doit être accrue en cas d’antécédents familiaux et, plus particulièrement encore, si une pathologie (diabète par exemple) est susceptible d’avoir une incidence sur la vue. Si on attend trop, il peut être parfois trop tard », met en garde le Dr Jean-Claude Combe, le plus ancien chirurgien-ophtalmologiste de Saint-Martin, qui a vu ses collègues arrivés les uns après les autres pour étoffer ce service fédérant aujourd’hui de nombreuses compétences. Cette surspécialisation des praticiens, qui ont chacun leur patientèle propre, s’explique par la rapidité des évolutions techniques nécessitant une formation continue et par la complexité de certaines prises en charge. « Contrairement à ses débuts, notre service est organisé aujourd’hui par spécialités, même si nous essayons toujours d’avoir des compétences interchangeables pour assurer la continuité des soins en toutes circonstances », analyse le Dr Jean-Claude Combe.

 

Une chirurgie exigeante en pleine évolution

Amplitude du champ visuel, acuité visuelle, sensibilité aux contrastes, vision des couleurs, vision binoculaire qui donne le relief… L’œil est une merveilleuse machine qui doit être attentivement surveillée et soignée. À Saint-Martin, le service ophtalmologie prend en charge les patients adressés par les médecins traitants et les ophtalmologues essentiellement pour les départements du Calvados, de la Manche et de l’Orne. À raison de 150 consultations par jour, neuf médecins se relaient pour recevoir le public venu à 85 % pour des examens spécialisés. Le service dispose d’équipes spécialisées et d’équipements les plus performants et récents. À l’exemple des Injections intravitréennes (IVT), ces techniques en soins externes qui évitent aux personnes âgées atteintes de DLMA (dégénérescence maculaire liée à l’âge) de perdre la vue, à condition d’être pratiquées sur un rythme régulier. Liée à un vieillissement de la zone centrale de la rétine (appelée macula), cette pathologie se traduit par une perte progressive de la vision centrale. En raison de l’augmentation de l’espérance de vie et de l’amélioration des solutions de prises en charge, elle concerne un nombre de patients en progression constante. « Impressionnante mais peu douloureuse, l’intervention consiste à injecter un produit dans la cavité vitréenne de l’œil à l’aide d’une petite aiguille après instillation d’un anesthésique local », tient à préciser le Dr Céline Faure, médecin ophtalmologue, une des trois spécialistes de la chirurgie rétinovitréenne, une discipline réclamant beaucoup d’expérience et de minutie. Ces actes chirurgicaux concernent également les patients atteints de myopie forte ou de rétinopathie diabétique, une grave complication du diabète qui touche 50 % des patients diabétiques de type 2 et qui, en France, constitue la première cause de cécité avant 65 ans.

 

3 000 opérations de la cataracte chaque année

De plus en plus pratiqué en soins ambulatoires (sans hospitalisation), ce type de chirurgie a connu des évolutions technologiques importantes ces dernières années avec l’arrivée de nouveaux matériels miniaturisés. Ces progrès valent aussi pour le traitement de la cataracte, la maladie oculaire la plus fréquente avec près de 3 500 interventions chaque année à Saint-Martin. Grâce à un geste chirurgical et à la pose d’un implant, les patients opérés retrouvent une acuité visuelle quasiment normale. « Souvent en urgence, nous traitons aussi les décollements de rétine qui se manifestent en général par une perte de vision brutale, le plus souvent chez des sujets âgés de 50 à 70 ans. Nous réalisons près de 400 opérations vitréo-rétiniennes par an, discipline qui a connu une évolution technique importante ces dernières années, permettant de traiter des pathologies rétiniennes parfois complexes comme les membranes épirétiniennes maculaires, les trous maculaires, la rétinopathie diabétique et les décollements de rétine. Nous traitons aussi en chirurgie les glaucomes, une maladie plus rare qui atteint le nerf optique et que nous parvenons aujourd’hui à stabiliser. De plus, un service d’astreinte assure la réception des malades en urgence, 24 h/24 h et 7 jrs/ 7 », complète le Dr Nabil Salamé, chirurgien ophtalmologue.

 

Le règne du laser

Pionnier dans la spécialité de la micro-incision, le Dr Dominique Naguszewski est une référence dans le domaine de la chirurgie réfractive. Avec son collègue le Dr Jihad Kreidié – Hôpital privé de Saint-Martin –, ils effectuent environ 500 procédures par an. Grâce à des opérations aux lasers et à la pose d’implants intraoculaires (cristallins artificiels), cette pratique promet aux myopes, astigmates, hypermétropes et presbytes de corriger à vie leurs défauts de la vision et de se passer de lunettes et de lentilles de contact. Sont concernés : les jeunes adultes d’au moins 20 ans et les adultes jusqu’à l’âge de la presbytie (environ 60 ans). Complété par un entretien approfondi pour évaluer la motivation des prétendants à cette opération, un examen médical préalable vérifie que le défaut constaté est non évolutif. Principale technique utilisée pour la chirurgie réfractive, le laser « excimer » a révolutionné le domaine en apportant à cette discipline un gain majeur en termes de précision et d’innocuité. Permettant de s’affranchir complètement des lames et des bistouris, le « femto laser », quant à lui, est un nouvel outil chirurgical destiné aux coupes et découpes de la cornée. Dans les années à venir, cette technique pourrait trouver de nouvelles applications notamment pour les greffes de cornée ou la chirurgie des glaucomes.

Pour faire face à la demande croissante de rendez-vous, deux praticiens viendront renforcer le service ophtalmologie de Saint-Martin d’ici à la fin de l’année.


Un centre spécialisé pour les enfants

Du dépistage standard, à ne négliger sous aucun prétexte avant l’entrée en scolarité, au suivi des strabismes précoces difficiles à diagnostiquer, en passant par des pathologies parfois complexes à prendre en charge… Depuis 2012, le Dr Laurence Derieux et le Dr Céline Hansen ont ouvert à proximité de Saint-Martin un cabinet d’ophtalmologie, entièrement dévolu à l’accueil des enfants. Unique dans la région, cette initiative constitue une singularité car, à la différence de nombreux pays étrangers, les services d’ophtalmologie français ne séparent pas en général les enfants et les adultes. « Les pathologies et le matériel diffèrent. La psychologie aussi. Essentiellement pour l’âge préverbal, ce n’est pas le même métier. Sachant que la grande majorité de nos “petits patients” ont moins de 6 ans, il faut pouvoir les occuper pendant les temps d’attente de manière à grouper le maximum d’examens lors du même rendez-vous », explique le Dr Céline Hansen, spécialiste de l’ophtalmologie pédiatrique. Assez vaste, le cabinet qui reçoit entre 50 et 60 enfants par jour, a donc été conçu autour d’un espace de vie où il est possible de donner à manger aux enfants, de les changer et de mettre à leur disposition une panoplie de jeux différents.

Des jeux pour oublier l’enjeu

Les opérations (environ sept par semaine) ont lieu à l’Hôpital privé Saint-Martin de Caen, distant de quelques centaines de mètres. Un protocole spécifique a été établi pour diminuer le stress des enfants… et celui des parents dont la présence est autorisée jusqu’aux portes du bloc. Outre sa spécialité d’ophtalmologue, le Dr Laurence Derieux utilise ses compétences d’hypnothérapeute en coordination avec l’équipe d’anesthésistes et une marionnette, pour placer les enfants dans les meilleures dispositions avant une opération. Ces techniques fonctionnent particulièrement bien sur les enfants qui, absorbés par le jeu et détendus par l’hypnose, sont distraits des peurs liées à l’acte chirurgical. Selon un protocole précis et bien rodé, elle les accueille épaulée par « doudou courage » et reste avec eux jusqu’à l’endormissement. Au réveil, elle leur remet avec son acolyte un diplôme célébrant leur courage !

 

Depuis 2012, le Dr Laurence Derieux et le Dr Céline Hansen ont ouvert à proximité de Saint-Martin un cabinet d’ophtalmologie, entièrement dévolu à l’accueil des enfants

 

Une couronne de princesse sur la lampe qui permet d’examiner les yeux des enfants, la présence d’une marionnette et d’un coin jeux… Invités à entrer dans un monde imaginaire, les enfants oublient alors facilement l’enjeu médical